Pollution atmosphérique, lien avec les troubles bipolaires ?!

Actualités Actualités patients Actualités professionnels de santé

Rédigé par Estelle B. et publié le 29 octobre 2019

Quels liens peuvent exister entre la pollution de l’environnement et les troubles bipolaires ? Une récente étude américaine, dont les résultats viennent d’être publiés dans la revue scientifique Plos One, suggère que la pollution atmosphérique pourrait augmenter le risque de bipolarité et d’autres troubles psychiatriques. Explications.

femme surréaliste avec les mains croisées et une usine au lieu de la tête dû à la pollution atmosphérique

Pollution atmosphérique et santé mentale

Les études concernant l’impact sur la santé de la pollution environnementale ne cessent de se multiplier et révèlent chaque jour à quel point elle est nocive pour l’organisme. Dans ce contexte, des chercheurs se sont plus particulièrement intéressés au lien possible entre la pollution de l’air et l’incidence des troubles psychiatriques, dont les troubles bipolaires.

Dans cette étude, les chercheurs ont compilé et analysé les données de deux registres :

  • Un registre américain portant sur 151 millions de personnes ayant développé des troubles neuropsychiatriques pendant une dizaine d’années ;
  • Un registre danois incluant 1,4 millions de personnes, nées entre 1979 et 2002 et atteintes de troubles neuropsychiatriques.

Parallèlement, les chercheurs ont pris en compte la qualité de l’air, au travers des mesures de 87 polluants atmosphériques potentiels.

Tous les troubles neuropsychiatriques augmentent avec la pollution

Concernant les données issues du registre américain, les chercheurs ont observé que, par rapport à des zones où la qualité de l’air était bonne, la pollution atmosphérique était associée à une augmentation de :

Pour le registre danois, le même type d’association significative entre la pollution atmosphérique et le taux de troubles neuropsychiatriques a été mis en évidence, avec une augmentation de :

  • 29 % de la fréquence des troubles bipolaires ;
  • 50 % pour les troubles dépressifs majeurs ;
  • 148 % pour la schizophrénie ;
  • 162 % pour les troubles de la personnalité.

Un effet direct de la pollution sur le cerveau

De tels résultats suggèrent un lien significatif entre la pollution atmosphérique et le développement de troubles psychiatriques, dont les troubles bipolaires. Pour autant, les chercheurs ne savent pas encore comment la pollution agit précisément sur la santé mentale.

Toutefois, les chercheurs posent l’hypothèse d’un effet direct des polluants de l’air sur le cerveau. Les polluants pourraient notamment activer des processus d’inflammation des cellules nerveuses, expliquant l’apparition de troubles psychiatriques. De tels mécanismes ont d’ores et déjà été suggérés sur des modèles animaux.

Dans tous les cas, cette étude vient compléter les études précédentes démontrant les dangers pour la santé de la pollution de l’air. Et la santé mentale n’est pas épargnée.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Environmental pollution is associated with increased risk of psychiatric disorders in the US and Denmark. Khan, Atif and al. Plos One. Consulté le 18 octobre 2019.