L’abus de cannabis par les adolescents et les jeunes adultes souffrant de troubles de l’humeur, tels que le trouble bipolaire et la dépression, est liée à un risque accru d’automutilation, de tentatives de suicide et de décès.
Une population plus à risque de dépendance
La consommation de cannabis peut entraîner une dépendance, particulièrement chez les sujets jeunes commençant avant l’âge de 18 ans. Une étude américaine vient de démontrer une association entre la dépendance au cannabis et les tentatives de suicide et l’automutilation chez des jeunes patients souffrants de troubles de l’humeur.
Des études précédentes avaient montré que cette population de patients était plus susceptible de consommer et d’abuser de cannabis dans un contexte d’automédication pour traiter les effets secondaires liés aux médicaments (stabilisateurs de l’humeur et antipsychotiques) qui leur sont prescrits.
Portrait-robot du consommateur de cannabis
Les auteurs de cette étude américaine ont analysé les données de 204 780 patients souffrant de troubles de l’humeur et âgés de 10 à 24 ans et suivis cliniquement pendant au moins 1 an. Parmi les sujets étudiés, 10,3% d’entre eux étaient dépendants au cannabis (21 040 patients). Les sujets dépendants présentaient souvent les caractéristiques suivantes :
- âge entre 14 et 18 ans,
- sexe masculin,
- souffrant de troubles bipolaires.
Abus de cannabis : Un plus grand risque de décès chez les patients dépendants
Les patients souffrants de troubles de l’humeur sont donc non seulement plus sujets à la dépendance à l’abus de cannabis mais cette dépendance semble conduire à une aggravation de leurs symptômes. En effet, l’étude américaine montre une association entre la consommation de cannabis et :
- l’automutilation : avec un risque augmenté de 228% ;
- le décès (toutes causes confondues) : avec un risque augmenté de 59% ;
- l’overdose médicamenteuse : avec un risque augmenté de 140%.
Ces associations ne prouvent pas l’existence d’un lien de causalité direct avec la consommation de cannabis mais ils appellent à la prudence sur son usage récréatif et thérapeutique. Cette étude montre également la nécessité d’examiner plus en détail les risques de mortalité chez les adolescents et les jeunes adultes souffrants de troubles de l’humeur et dépendants au cannabis.
Sarah G., Attachée scientifique
