Le régime cétogène pour les troubles bipolaires

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Rédigé par Sarah G. et publié le 4 novembre 2020

Parfois inclus dans la prise en charge de certaines épilepsies, le régime cétogène, très riche en gras et pauvre en glucides, pourrait également bénéficier aux patients souffrant de troubles bipolaires.

régime pour troubles bipolaires

Le régime cétogène : des lipides en grande quantité

Dans une alimentation équilibrée, les apports énergétiques sont représentés par :

  • 30 à 35% de lipides
  • 10 à 20% de protéines
  • 40 à 55% de glucides.

Dans le cas du régime cétogène, il y a 4 portions de gras pour 1 portion de non gras. C’est-à-dire que ce régime est constitué de :

  • 70 à 90% de lipides, en consommant beurre, huile, poisson, viande rouge, avocat, noix…
  • 10 à 30% de glucides et protéines. Dans le cadre de ce régime, il est recommandé de consommer moins de 50 g de glucides par jour, en limitant la consommation d’aliments à base de céréales (pain, pâtes), pommes de terre, riz, lait, sucre…

Le régime cétogène est reconnu pour son efficacité dans le traitement des épilepsies qui ne répondent pas aux traitements médicamenteux, surtout chez les enfants. Le régime cétogène est également indiqué dans certaines maladies du métabolisme liées à un défaut d’utilisation des glucides. D’après quelques cas cliniques, il semblerait que le régime cétogène soit également efficace pour les troubles bipolaires.

Quelle est la prise en charge thérapeutique actuelle des troubles bipolaires ?

Les troubles bipolaires sont une pathologie psychiatrique chronique caractérisée par des dérèglements de l’humeur. Le patient alterne entre des périodes d’exaltation (augmentation de l’énergie) et des baisses de l’humeur (dépression). En France, 1 à 2,5% de la population souffre de troubles bipolaires. Cependant, les experts pensent que ce chiffre est très sous-estimé.

Le trouble bipolaire est la pathologie conduisant le plus fréquemment aux tentatives de suicide. La prise en charge thérapeutique peut inclure :

  • un thymorégulateur, un médicament stabilisateur de l’humeur
  • un antipsychotique, pour diminuer les symptômes de la psychose, tels que les idées délirantes et les hallucinations
  • un anti-épileptique, pour calmer l’hyperactivité du cerveau
  • un antidépresseur.

Comment le régime cétogène agit sur les troubles bipolaires ?

Le corps utilise habituellement les glucides comme carburant principal pour fonctionner. Dans le cadre d’un régime cétogène, comme l’apport en glucides est très limité, les lipides prennent le relais. Le corps fabriquera des cétones (ou corps cétoniques) en dégradant les acides gras, c’est la cétose. Ces cétones deviendront alors la ressource énergétique du corps, incluant le cerveau.

Les cétones ont une activité anticonvulsive d’où l’indication première du régime cétonique dans l’épilepsie. Les cétones sont dits neuroprotecteurs, c’est-à-dire qu’ils protègeraient les neurones, les cellules du cerveau. Ils aideraient à stabiliser les humeurs.

Plusieurs médecins ont testé l’effet d’un régime cétogène chez leurs patients souffrant de troubles bipolaires. Les résultats divergent, certains patients montrant une amélioration de leur état, d’autres non. Une étude clinique a plus grande échelle est nécessaire afin de conclure.

Quels sont les risques associés avec un régime cétogène ?

Les conséquences à long terme d’un régime cétogène restent inconnues. Un tel régime peut entraîner une déshydratation, des carences en vitamines, en minéraux… Les effets indésirables sont nombreux :

Bien que très prometteuses, les études sur les bienfaits d’un régime cétogène dans les troubles bipolaires restent très limitées. De plus, comme les effets indésirables potentiels ne sont pas négligeables, il ne faut pas commencer un régime cétogène sans consulter au préalable son médecin traitant.

Sarah G., Attachée Scientifique

Sources
– Diètes cétogènes : la solution miracle ? Université de Genève. Consulté le 23 octobre 2020.
– Ketogenic diet in bipolar disorder. onlinelibrary. Consulté le 23 octobre 2020.
– Troubles bipolaires : repérage et diagnostic en premier recours. Haute autorité de santé. Consulté le 23 octobre 2020.