L’EPO pour soigner les troubles cognitifs des patients bipolaires ?

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Rédigé par Clemence R. et publié le 23 septembre 2016

EPO troubles cognitifs et bipolarité

Devant l’inefficacité des traitements actuels sur les dysfonctions cognitives liées aux troubles bipolaires, des chercheurs se sont intéressés à l’érythropoïétine (plus communément connue sous le nom d’EPO) en tant que solution potentielle chez ces patients souvent impactés au quotidien.

Les différentes fonctions cognitives

Les fonctions cognitives permettent, via le cerveau, de communiquer, de percevoir l’environnement, de se concentrer ou encore d’apprendre et de se souvenir. Elles sont les suivantes

L’attention

Il s’agit d’une fonction complexe faisant référence à la capacité à être alerte à l’environnement. L’attention est également la capacité d’un individu à se concentrer sur une tache particulière, malgré l’environnement alentour.

Le langage

Qu’il soit oral ou écrit, le langage fait partie des fonctions cognitives. Il s’agit de l’habilité à s’exprimer via la dénomination, l’articulation, la fluence verbale, ainsi que la gestion de la syntaxe pour se faire comprendre. Le langage concerne également la capacité à assimiler le sens des mots et des phrases.

Les gnosies

Il s’agit de la capacité à reconnaître quelque chose, via la gnosie visuelle, la gnosie auditive ou encore la gnosie tactile.

Les fonctions intellectuelles

Cette efficience intellectuelle est mesurée grâce au Quotient Intellectuel, plus communément appelé QI.

Les fonctions exécutives

Les fonctions exécutives permettent l’organisation et la mise en œuvre d’une action orientée vers un but. Elles comprennent la planification, le jugement, l’autocritique….

La vitesse de traitement de l’information

Elle réfère à la rapidité à laquelle les différentes opérations mentales sont exécutées.

La mémoire

Les fonctions cognitives comprennent la mémoire à long terme et la mémoire de travail, qui permet de traiter des informations dans un moment présent.

Les praxies

Il s’agit de la capacité à exécuter des mouvements ou des séquences de mouvement volontairement, par exemple afin de réaliser un dessin ou de construire un objet.

L’ EPO pour les troubles cognitifs

L’érythropoïétine, surnommée EPO, est une hormone naturellement sécrétée par le rein qui stimule la production de globules rouges, eux-mêmes permettant l’apport en oxygène aux différents organes vitaux. Initialement prescrite chez les patients souffrant d’insuffisance rénale ou d’anémies, l’EPO est connue publiquement pour son utilisation dans le cadre du dopage chez les grands sportifs.

Des scientifiques du centre psychiatrique et de l’hôpital universitaire de Copenhague se sont intéressés à la gestion des dysfonctions cognitives chez les patients bipolaires. Ils ont ainsi mené une étude chez des patients atteints de troubles bipolaires qu’ils ont séparés en deux groupes, l’un prenant de l’EPO, l’autre un placebo, ceci de manière journalière durant 9 semaines.

Avant de commencer la prise d’EPO ou de placebo, les patients étaient soumis à un test pour évaluer leurs capacités cognitives. Ce même test fut réalisé à la suite de la prise des traitements, puis dans la quatrième semaine suivant l’arrêt.

A la suite de ces tests d’aptitudes cognitives, les chercheurs ont remarqué que la prise d’EPO réduisait les dysfonctions. En effet, une amélioration de 11% des fonctions cognitives a été observée chez les patients prenant de l’EPO quotidiennement, contre 2% chez ceux prenant le placebo. De plus, les patients chez qui les capacités cognitives étaient les plus touchées, étaient d’autant plus sensibles positivement à la prise d’EPO. Les chercheurs ont également constaté que cet effet perdurait dans les 4 semaines suivant l’arrêt du traitement.

Selon les scientifiques à l’origine de cette étude, ces résultats devront faire l’objet de nouvelles recherches pour confirmation, mais également pour trouver une posologie idéale.

 

Clémence R. Pharmacienne

Sources :
Les fonctions cognitives. Association québécoise des neuropsychologues. Consulté le 22 septembre 2016
The effect of erythropoietin on cognition in affective disorders – Associations with baseline deficits and change in subjective cognitive complaints. C. Vintergaard Ott et al. European Neuropsychopharmacology. Août 2016.

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