1% de la population française est touchée par les formes les plus sévères des troubles bipolaires et 10% par des formes plus légères. Différents mécanismes sont à l’origine de ces dysfonctionnements mais ils sont à ce jour encore mal connus. Des scientifiques tendraient à dire que ces mécanismes seraient liés à des prédispositions génétiques héréditaires.
Mitochondries et bipolarité
Une étude a été menée au Japon à l’Université de Kyoto. Une équipe aurait identifié un gène responsable de certains cas de bipolarité.
À savoir ! la bipolarité est dû à un dysfonctionnement des neurones au sein du cerveau. Ces derniers sont perturbés notamment par une surproduction de sérotonine, molécule provoquant un sentiment de bonheur lorsqu’elle est sécrétée.
Les maladies mitochondriales et la bipolarité chez certains patients auraient un lien, cela avait déjà été établi dans le passé. 20%, c’est la proportion de personnes souffrant de dysfonctionnements mitochondriaux tout en étant atteints de troubles bipolaires.
Le gène Ant1
Le gène Ant1 muté est connu pour être à l’origine de troubles mitochondriaux. Les taux de mutations du gène Ant1 étaient beaucoup plus élevés chez les 324 personnes bipolaires participants à l’étude qu’au sein de la population comportant des sujets sains. Ces résultats confirment donc que les mutations du gène Ant1 pourraient potentiellement être un facteur de risque génétique de la bipolarité.
Reste donc à comprendre le rôle de ce gène, en quoi la perte de fonction de ce gène avait-elle un rôle si important ?
Pour cela, les chercheurs ont créé des souris ayant ce gène Ant1 inactivé. Suite à cela, ils ont pu étudier les conséquences de l’inactivation de ce gène. Des études comportementales ont été menées chez ces souris.
À savoir ! Les bipolaires ont des phases dites « maniaques » incluant des comportements euphoriques qui font suite à une surproduction de sérotonine et de phases de dépression également.
Les chercheurs ont constaté qu’une souris euphorique est moins impulsive et accepte d’attendre plus longtemps une récompense si cette récompense est plus importante.
Pour finir, des études moléculaires plus poussées ont été réalisées chez l’humain et ce gène Ant1 code pour une protéine PTP ayant pour rôle la régulation de la concentration de calcium dans les cellules sérotoninergiques. Pour faire simple, le calcium contenu dans ces cellules va permettre de réguler la concentration de sérotonine au sein de l’organisme. Lorsqu’Ant1 est muté, les protéines PTP retiennent moins bien le calcium dans les mitochondries et de ce fait le calcium est libéré dans toute la cellule. La sérotonine est alors produite en trop grosse quantité et un état euphorique chez le patient bipolaire est observé.
Ces découvertes pourront faire avancer la recherche mais la bipolarité est une maladie multifactorielle et d’autres mutations de gènes pourraient intervenir ainsi que des facteurs environnementaux et psychologiques.
Léa G. Journaliste Scientifique