Détecter la maltraitance infantile pour traiter le trouble bipolaire

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Rédigé par Hadrien V. et publié le 12 février 2016

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Une étude menée au Royaume-Uni a permis de montrer la mauvaise évolution des patients bipolaires ayant subi des maltraitances pendant leur enfance. Les scientifiques espèrent que cette étude permettra d’identifier les patients souffrants pour leur apporter une meilleure prise en charge.

La maltraitance infantile lourde de conséquences

Le trouble bipolaire se caractérise par des phases de dépression alternées avec des phases d’hyperactivité. Au Royaume-Uni, 4% des adultes seront diagnostiqués atteints de troubles bipolaires au moins une fois dans leur vie. Parmi les diagnostiqués, près de 60% ont subi dans leur enfance des sévices physiques, sexuels, psychologiques ou des négligences.

L’étude met en valeur la précocité et la gravité des symptômes chez ces patients. Ils présentent généralement des syndromes maniaques, dépressifs et psychotiques plus sévères, un risque accru de stress post-traumatique, une plus grande anxiété, et des comportements toxicomaniaques et alcooliques plus fréquents. Ces symptômes se présentent en moyenne 4 ans plus tôt quand il y a eu maltraitance infantile.

L’alerte est surtout axée sur l’autolyse : les troubles affectifs sont particulièrement susceptibles d’entrainer des idées suicidaires. Dans le pays outre-Manche, ces patients sont 2 fois plus sujets au suicide que les autres bipolaires.

Détecter plus tôt et mieux aider

Les deux chercheuses du King’s College de Londres affirment que ces résultats mettent en valeur « des processus neurobiologiques associés à la progression de la maladie ». La prévention est de mise, dans un pays où les mauvais traitements concernent un enfant sur cinq.

Eléments associés à la réduction des risques de maltraitance :

  • Un environnement familial stable
  • Des réseaux sociaux solides
  • Des liens étroits entre parents et enfants
  • Des compétences parentales axées sur le développement de l’enfant
  • Des parents qui ont un emploi
  • Un niveau d’étude plus élevé des parents
  • La confiance des parents en leur propre valeur
  • Les parents opposés aux châtiments corporels
  • La compétence sociale de l’enfant

Là où le système faute le plus est au diagnostic des patients. Jessica Agnew-Blais propose que les antécédents de maltraitance soient utilisés comme un indicateur précoce d’une mauvaise évolution de la maladie. Elle ajoute que ces patients pourraient bénéficier d’un meilleur soutien et d’une prise en charge soutenue.

Sa collègue, Andrea Danese, signale que d’autres travaux ont présenté une meilleure réponse aux traitements chez les patients atteints de troubles bipolaires et ayant subi des maltraitances infantiles.

Hadrien V. Pharmacien

Sources :
Jessica Agnew-Blais & Andrea Danese. « Childhood maltreatment and unfavourable clinical outcomes in bipolar disorder: a systematic review and meta-analysis ». The Lancet Psychiatry. 09/02/16
Dinesh Sethi & al. « Rapport européen sur la prévention de la maltraitance des enfants – résumé ». OMS. Consulté le 12/02/16

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